RÉFLEXIONS
RÉFLEXIONS
Ce paysage est dur comme le silence
Il serre sur sa poitrine ses pierres brûlantes
Il serre dans la lumière ses oliviers orphelins, ses vignes
Il serre les dents. Il n’y a pas d’eau. Seulement de la lumière.
La route se perd dans la lumière et l’ombre de l’enclos est de fer.
Yannis Ritsos
L'ÉCOLE DE LA VIE
La vie est une école. / L’apprentissage du langage artistique et son partage passe par une école. / Elle peut être la vie, dans une démarche infusant chaque instant (culture familiale gitane) ou bien formation artistique institutionnelle (conservatoire occidental). / La forme d’expression qui en découle est imprégnée de cet apprentissage. Camaron de la Isla ou Haj Ghorban Soleymani ont été formé à cette école de la vie. / Chaque élément de leur exigence nourrit leur expression. On l’entend. / Sergiu Celibidache ou Ustad Bismillah Khan ont été formé par l’école de leur style qui a rempli leur vie depuis l’enfance. On l’entend aussi. / Ma route est peuplée de virages, de retournements, de poésie, de musique, de tendresse et de marches nocturnes, de combats, d’essoufflement et de traversée de déserts, de prières et de doute, de longs voyages, de chutes mais jamais plus de retour au nid. C’est mon école artistique, ce qui nourrit mon art. L’entend-on?
« Qui me dira
Pourquoi mes égarements
Sont justes?
…
Ces détours,
Ces sentiers sans lune,
Ces fausses pistes,
Ces contournements,
Tous ces égarements
Sont justes.
Ils forment le dessein
De mon destin.
La voix
Qui me soufflera le sens
De cette brûlante dérive,… »
« Je n’ai pas gagné des millions de dirhams / pour être riche et honoré. / Je n’ai pas dirigé des millions d’hommes / pour voler au dessus des autres comme un roi. / Je n’ai pas couru comme un fou à l’aube. / Je prends feu de moi-même en dedans, / ton verre et mon verre remplis de thé sucré. / Mon frère, mon ami, me voilà. / Moi, c’est la vie qui a été mon école, / moi, c’est le peuple qui m’a formé. / Moi, c’est la vie qui a été mon école, / moi, c’est le peuple qui m’a formé. // Pour apprendre le sens de l’amitié / je n’ai pas eu besoin de milliers de livres /Etre à tes côtés, mon frère, ça a suffit. // Diplômé à l’école de la rue / C’est la vie qui m’a tout appris. // Je n’ai pas lu des milliers de livres pour comprendre l’amitié / J’ai juste lu dans ton cœur, mon frère, ça a suffit. (en français) // Diplômé à l’école de la rue / C’est la vie qui m’a tout appris. // Pour gagner la reconnaissance / Je n’ai pas déposé mille talismans / J’ai juste eu mon frère avec moi / et ça a suffit. // Diplômé à l’école de la rue / C’est la vie qui m’a tout appris.»
extrait de DIPLÔMÉ de l’album TAZIRI avec Mehdi Nassouli. … écouter la chanson …
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Le voyage s’est poursuivi, avec des trains débordants, les soudaines crises de hoquet des avions, des crevaisons et ces égarements sur la route qui se révèlent souvent salutaires, de la ville au désert, la visite de grands théâtres enluminés et de jeunes clubs énervés qui réchauffent leur monde, avec nos chemises grand-ouvertes puis les manteaux cols relevés, des petits-déj’ brûlants et endormis après des dîners froids sur le pouce, des apparitions puis des disparitions, ces amis qu’on retrouve et qu’on quitte à nouveau, les cicatrices laissées par un regard croisé qui soulignent d’un trait vif notre mémoire de voyageur, ces pays qu’on découvre et qu’on n’oubliera pas, à cause de la douceur de leur paix ou de l’injustice d’une guerre qui les écrase (que peut dire notre art de ces souffrances?), ….Khodâ Hâfez, kalakar!
Titi en tournée, octobre 2006
… à suivre …
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